Les syndicats d’Air France ont demandé au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault le support du gouvernement alors que la compagnie traverse «une crise d’une gravité exceptionnelle qui induit de sérieux problèmes économiques et financiers».
Dans une lettre envoyée au Premier Ministre fin juin et rendue public le 3 septembre, les syndicats représentés au Conseil d’Administration d’Air France mettent en cause les compagnies du Golfe et le nombre croissant de compagnies low-cost pour expliquer les problèmes financiers.
Selon La Tribune, ils estiment que les 3 compagnies du Golfe (Emirates, Etihad et Qatar Airways) ont pris des parts de marchés vers l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient.
«Chaque fois que de nouveaux droits de trafic sont octroyés à ces compagnies, il y a perte d’activité et d’emploi en Europe».
Les syndicats et le groupe Air France-KLM veulent que le gouvernement français «gèle l’allocation de droits de trafic jusqu’à ce qu’une concurrence plus équitable soit établie».
Selon eux, les compagnies du Golfe bénéficient de frais opérationnels plus réduits dans les pays du Golfe comparés à l’Europe.
Cependant ils prennent note que le gouvernement cherche à vendre des Rafales au Qatar et Aux Emirats et que le gouvernement puisse de ce fait faire la sourde oreille.
La concurrence des low-costs est également mise en cause.
«Ces compagnies ont leur siège social dans les pays les plus favorables d’Europe en terme de fiscalité et de contributions sociales. Les compagnies low-costs les plus performantes sont anglaises ou irlandaises. Aucune n’est française, ce qui prive le pays de ces emplois».
IL est à noter qu’Air France a des coûts salariaux plus élevés que ses rivaux européens du fait de la législation sociale française.
La lettre révèle que les ressources humaines représentent 32,4% des frais opérationnels d’Air France contre 28% pour KLM, 24% pour IAG et 23,4% pour Lufthansa.
Les frais élevés demandés par ADP désavantagent également Air France.
«ADP est un monopole et les compagnies en sont captives» conclue la lettre.
Reste à voir si le gouvernement sera attentif à cette lettre.