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Quel impact pour le nouveau plan tourisme?

Quel impact pour le nouveau plan tourisme?

Edouard Philippe a annoncé une série de mesures pour relancer le tourisme en France…

Même si la France est le pays qui a accueilli le plus de touristes au monde l’an passé soit entre 88 et 89 millions, ses performances ne sont pas aussi bonnes qu’elle le laisse entendre. En effet beaucoup de touristes transitent seulement par la France pour se rendre dans d’autres pays.

Si ces touristes en transit étaient décomptés la France perdrait certainement son rang.

Pourquoi se focaliser sur les arrivées et pas sur les recettes?

Mais il y a plus grave le pays n’arrive pas de ce fait à se classer dans le top 3 en terme de recettes touristiques et comme l’argent est le nerf de la guerre.

Ainsi l’Espagne a été en 2017 le 2ème pays visité derrière la France avec 82 millions de touristes mais arrive devant la France en terme de recettes touristiques avec 87 milliards. L’Espagne est dans ce domaine en 2ème position mondiale alors que la France n’est qu’au 5ème rang mondial avec des recettes deux fois moins importantes d’environ 40 milliards.

Il y a donc beaucoup à faire d’autant que la France est un pays relativement cher et que donc le niveau de services doit être élevé.

L’objectif du plan tourisme vise « atteindre l’objectif d’accueil de 100 millions de touristes en 2020 et 50 milliards de recettes» explique le gouvernement sur son site.

On voit que l’on sera encore bien loin de 87 milliards de recettes affichées par l’Espagne l’an passé.

6 domaines prioritaires

Concrètement le gouvernement veut renforcer l’attractivité de la France dans 6 domaines : qualité de l’accueil et sécurisation des sites, structuration de l’offre touristique, soutien étatique en matière d’investissements, formation et l’emploi, soutien à la numérisation et au partage d’information et accès aux vacances pour le plus grand nombre.

Le 1er Conseil interministériel du tourisme (CIT) qui a eu lieu l’été dernier a permis de délivrer des visas en moins de 48H à 8 nouveaux pays. Les files d’attente ont été réduites aux départs et aux arrivées des aéroports franciliens et 4 millions d’euros par an sont consacrés au nettoyage des autoroutes.

Le 2ème Conseil interministériel du tourisme (CIT) qui a eu lieu le 19 janvier dernier vise à renforce la promotion et l’investissement.

15 millions de budget en plus pour Atout France

Il a été décidé de stabiliser la dotation de l'État à l'opérateur Atout France en y affectant 3% des recettes de délivrance des visas.

«Cette somme (environ 6M€) aura un effet de levier de financements provenant à la fois des régions et du secteur privé : la mission sur le financement de la promotion a permis de confirmer l’engagement substantiel de grands acteurs du tourisme français. 6M€ supplémentaires de fonds privés devraient ainsi être dégagés au profit de la promotion dès 2018 » estime l e gouvernent.

L'objectif est d'atteindre 1€ de promotion par touriste accueilli en 2020.

La gastronomie française va par ailleurs être mise en avant via 3 événements : l’opération annuelle "Good France/Goût de France" de célébration de la cuisine française à l'étranger, un Davos de la gastronomie qui fera de Paris la capitale mondiale des débats sur les évolutions des goûts et des modes de consommation et la fête de la gastronomie un grand rendez-vous populaire.

Enfin l’Etat veut changer le modèle qui permettait à des structures touristiques de bénéficier d’un crédit d’impôt « générant une dépendance fiscale ».

Les mesures comprennent sont les suivantes :

• Sur la simplification, notamment pour les petites structures : lancement de la réforme du régime des stations classées et du classement des offices de tourisme, révision des classements des hébergements touristiques (campings, résidences de tourisme), accompagnement des plus petits hébergements touristiques dans leur mise en accessibilité.
• Sur l’accompagnement : création d’un guichet unique d'expertises qui met véritablement l’Etat au service des porteurs de projets. Baptisé France Tourisme Ingénierie, cet outil partenarial associant la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et la future Agence nationale des territoires visera à accompagner les territoires et les porteurs de projets privés.
• Sur les financements : la CDC amplifiera ses interventions en tant qu’investisseur territorial en s’engageant à investir sur sa section générale 500M€ sur 5 ans. S'y ajoutent le doublement de l'enveloppe (200M€) de la Banque publique d'investissements (BPI) et l'assouplissement des prêts hôtellerie.
• Sur l’amélioration de certaines règles du droit de l’urbanisme : il s'agit, notamment, de permettre un zonage plus fin de la destination des constructions dans les plans locaux d'urbanisme, de moduler les règles de copropriété et de renforcer le caractère contraignant des conventions d'aménagement touristique.
• Sur les dispositifs incitatifs : la réflexion est confiée à l’IGF et au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD).

Quid des aides aux PME dans le domaine du tourisme?

Les décisions vont plutôt dans le bon sens même si on aurait aimé en plus d’aides à possibles à des initiatives privées.

Atout France concentre les aides de l’Etat mais ne répartit pas toujours auprès des PME cette manne touristique. Pour donner l’exemple de notre magazine qui compte 11 éditions dans le monde et est le premier magazine dans le domaine des voyages d’affaires, nous n’avons jamais eu de demande de promotion de la part d’Atout France qui préfère concentrer ses investissements sur quelques médias.

De nombreuses petites structures innovantes dans le domaine du tourisme auraient également besoin d’aides pour se développer.

Au final, alors que la faiblesse de la France est de compter relativement peu de PME par rapport à l’Allemagne, il manque un plan de développement des PME dans le domaine du tourisme et particulièrement pour développer du tourisme qualitatif car ce qui manque aujourd’hui à la France ce ne sont pas des arrivées mais les recettes.

La France devrait se donner pour objectif de rejoindre le niveau de dépenses de l’Espagne : avec 40 milliards d’euros l’an passé, on en est encore loin…