Comment se déroulent ces semaines de jeûne qui sont pratiquées depuis longtemps en Allemagne et qui fleurissent en France. Réponse à Bollendorf, du coté Allemand de la petite Suisse Luxembourgeoise, ou se pratiquent des semaines de jeûne selon la méthode Buchinger , et des randonnées au travers de forêts centenaires.
L’objectif d’une semaine jeûne et randonnée est de débarrasser le corps de ses toxines. Cela peut paraître paradoxal mais le principe est de manger moins pour gagner plus de vitalité. Une vraie cure de jouvence selon les adeptes. La grande question : est ce que ce que ça marche ? Réponse jours après jours…
Bienvenue dans le monde du jeûne
La semaine débute le samedi vers 17 heures. Les fruits sont autorisés pour cette première journée de voyage tout en sachant qu’une descente alimentaire a déjà précédé l’arrivée. Cela fait déjà deux bonnes semaines que j’ai réduit ma consommation de viande, de céréales au profit de fruits, légumes et crudités, consigne oblige ! Hé oui c’est sérieux, le corps doit se préparer pour ne pas faire de grosses crises d’élimination. Les minutieuses indications sont envoyées par courrier.
Arrivés au charmant petit hôtel rural mais tout confort : sauna, solarium et salle de fitness, les participants, environ vingt personnes, se réunissent dans une salle qui leurs est réservée pour faire connaissance et découvrir le programme de la semaine. Premiers constat, le groupe est hétéroclite : actif, retraité, hommes, femmes, mères de famille, français, belges ou allemands, il y a même des étudiants. La bonne surprise, c’est que la première soirée est consacrée à la purge. Traduction, on avale du chlorure de magnésium, mixture grâce à laquelle la nuit sera ponctuées de passages aux toilettes pour se vider. C’est que le corps doit se débarrasser des restes qui encombrent les intestins pour vraiment rentrer en mode jeûne. L’opération n’est pas des plus agréable mais on se sent bien et léger le lendemain matin. Prêt pour la première randonnée !
Des randonnées "jeûne" vitalisantes
Rendez-vous tous les matins dès neuf heures pour des marches d’environ vingt kilometres ponctuées d’une heure de sieste au soleil bien méritée. Ici, les différences s’effacent, l’âge, le milieu social, la nationalité, tout le monde est sur le même pied d’égalité et les liens se tissent au fils des kilométres. L’ambiance est au partage de l’expérience, ceux qui ont déjà pratiqué le jeûne, une majorité, conseillent et accompagnent bien volontiers ceux qui découvrent ces sensations nouvelles.
Les deux premiers jours, une petite faim se fait sentir et des images de spaghettis bolognaises ou de gâteaux au chocolat peuvent parfois surgir au détour d’un pâturage. Oui, la vue d’une vache donne envie de lait ou de fromage, mais le mental se fait bientôt de plus en plus petit et permet de lâcher prise. L’allégement est physique et psychologique car on est au vert, loin du quotidien. Et le résultat ne se fait pas attendre, c’est comme si une nouvelle conscience de l’essentiel émergeait: celle du corps et de l’esprit. En marchant toutes ces matinées, libérées de digestions fatigantes, j’ai l’impression de me reconnecter avec moi-même. Les excès alimentaires passés peuvent ressortir au début par quelques maux de tête ou autres processus d’éliminations. Mais à part une journée dans la semaine, généralement la deuxième, l’énergie et le bien être ressentit en étonnent plus d’un.
Les odeurs de la forêt, la beauté des paysages, les échanges avec les autres font oublier la nourriture physique au profit d’une nourriture plus sensuelle et spirituelle. A partir du deuxième jour, le corps se nourrit de ces réserves. Il n’envoie plus de signaux de faim. Vous trouverez toutefois toujours un gourmand dans le groupe pour vous parler de mets délicieux et vous mettre l’eau à la bouche, or c’est justement l’absence de tentations qui rend la semaine facile. Donc les échanges de recettes, aussi saines et bonnes soient t’elles sont à éviter avant la soirée du jeudi, spécialement consacrée aux conseils pour la reprise alimentaire.
Le jeûne remplit ses promesses
Les bouillons de légumes et jus de pommes bio de la semaine se terminent par une explosion de saveurs le cinquième jour lors du repas de reprise. Le dernier jour, une pomme rompt le jeûne à midi, suivie d’un diner de crudité le soir. Et ce soir là autour de la table, c’est comme noël. Le plaisir de remanger, la récompense de l’effort et la convivialité. La salade fait office caviar et le goût est décuplé ! Mais la cerise sur le gâteau, c’est le bien être ressentit. On repart de ce stage avec cinq kilos, un teint resplendissant, des idées claires et pleins de nouvelles bonnes résolutions pour l’avenir. Pour certains, les randonnées ont redonné le goût de l’activité physique, d'autres jurent de changer leurs alimentations ou mieux écouter leurs corps.
Chacun repart avec la sensation d’avoir vécu une aventure privilégiée avec lui même. Car c’est de ça dont il s’agit lors d’un jeûne : se retrouver. C’est un voyage à l’intérieur de soi.
INFORMATIONS PRATIQUES :
Comment jeûner?
Le jeûne de type "Buchinger" est celui où l'on boit des tisanes, eaux et bouillons de légumes. Il permet à notre corps d’éliminer les toxines accumulées et les graisses stockées au fil des années. Libérer de la digestion, il se concentre tout particulièrement sur la régénération de nos cellules. Deux semaines avant la randonnée , il faut réduire progressivement son alimentation.
Pendant les deux semaines qui suivent la randonnée, la modération est de mise. Au de ces semaines, vous pourrez recommencer à manger certaines catégories d’aliments. D’abord des fruits et légumes, puis des céréales/produits laitiers, et enfin des viandes et du poisson.
Ou jeûner ?
Il existe depuis 1990 une fédération de jeûne et randonnée ou sont répertoriés plus d’une dizaine d’organisateurs de jeûne et randonnée ayant une formation adéquate et souscrivant à sa charte. Rendez-vous sur www.ffjr.com.
Au Lac de Constance ou à Marbella, dans une clinique Buchinger, plus luxueuse : www.buchinger.com.
Quelques adeptes
Yannick Noah, Elisabeth Tessier, Laurent Ruquier, ils sont nombreux à ne plus s’en passer…