Le trajet entre le centre de Genève et le Jiva Hill Park Hotel et Spa à Crozet en France ne prend environ que 25 minutes et le panorama change rapidement de la banlieue suisse aux champs de maïs et aux montagnes. Le paysage est étonnamment plat à la base des Monts du Jura et en regardant à travers la vitre, j’essaie de localiser où mon refuge pour le week-end pourrait être. Bientôt, à droite, la route commence, nous amenant à la station qui est nichée discrètement au pied d’une montagne.
L’hôtel qui a ouvert en 2007 se compose d’un ensemble de pavillons en bois peu élevés. A l’extrême droite s’étend un lac et quelques courts de tennis et au-delà se trouve un terrain de golf à 9 trous. En inspirant l’air frais, qui est teinté d’une odeur d’herbe coupé, le stress de ma semaine commence à se dissiper.
De mon lit, je peux voir les télécabines du Jura qui transportent les skieurs en hiver. Ma chambre est décorée d’un impeccable style minimaliste, avec du verre dépoli, une moquette de laine et des douches jumelles de plain-pied. C’est élégant et luxueux, sans un soupçon de prétention.
Le spa et centre de bien-être sont situés juste après le hall. Il comprend un sauna, un hammam et ne piscine avec terrasse ensoleillée.
Mais je suis plus intéressée par la variété d’activités proposées, notamment le ski nautique et j’ai fait une réservation pour une séance d’essai.
A côté du lac artificiel de 650 mètres, quelques personnes se prélassent sur des transats alors qu’un hors-bord passe en trombe, suivi d’un habile homme en combinaison de plongée noire qui passe comme une flèche.
J’avoue que je suis un peu nerveuse à l’idée d’être traînée comme une poupée de chiffon dans l’eau glacée, fouettée et suffocante.
François Baltus-Languedoc, directeur des ventes et du marketing à Jiva Hill, m’assure que je vais apprécier. « Le ski nautique est vraiment un sport sensationnel », dit-il. « Si vous écoutez les instructions de votre moniteur, vous vous amuserez au bout de cinq minutes ».
Pendant la saison d’été, d’avril à septembre, on peut faire des réservations de groupe pour le centre de sports nautiques, mais une leçonindividuelle comme la mienne peut aussi être réservée pour un coût de 54€ pour 15 minutes. Le ski nautique demande beaucoup d’énergie, particulièrement quand vous apprenez, et comme M. Baltus-Languedoc l’a fait remarquer, la plupart des gens n’ont plus de forces dans les bras très rapidement.
Après avoir enfilé une combinaison de plongée et un gilet de sauvetage, je rejoins mon moniteur, Thomas, sur une petite jetée où se trouve le hors-bord Ski Nautique 196 qui me tractera. Avant d’aller dans l’eau, je dois serrer mes pieds dans les chaussures en caoutchouc attachées aux skis et ensuite m’asseoir le dos tourné vers l’eau pour que Thomas puisse me montrer ce que je dois faire. Il s’accroupit en face de moi et me donne un manche attaché à une corde.
« Asseyez-vous les genoux contre la poitrine, puis relevez-vous doucement les pieds orientés vers le haut quand le bateau commence à vous tirer », dit-il. « Gardez les genoux pliés, les bras tendus et le poids du corps sur les pieds, ne vous penchez pas en avant. »
Après m’être entrainée sur la terre ferme plusieurs fois, je me lève, me dirige vers le lac en trainant les pieds, balance mes jambes au-dessus de l’eau puis m’y glisse, ayant le souffle coupé par la fraîcheur de l’eau.
J’entends le moteur démarrer et Thomas me lance la corde en criant : « N’oubliez pas de vous relever doucement. Si vous tombez ou lâchez la corde, j’arrêterais et reviendrais vers vous. »
Je tiens la barre fermement, luttant pour rester assise dans l’eau. Après quelques secondes, le bateau démarre et j’émerge de l’eau. Je me relève en vacillant et commence à avancer dans le sillage, de plus en plus vite, jusqu’à la chute ; je perds le contrôle et tombe la tête la première dans l’eau, mes mains tenant toujours le bâton, l’eau pénétrant dans mes narines et dans ma bouche. J’entends l’engin s’arrêter et je toussote à la surface. « Vous avez essayé de vous relever trop vite », crie Thomas. “Essayez encore.”
Une fois de plus, je saisis la barre. Cette fois je reste accroupie un peu plus longtemps que ce que mon instinct me dit de faire et cela semble marcher. J’ai le contrôle de la situation et je me relève prudemment, faisant de mon mieux pour garder les bras tendus. Thomas me félicite et j’approche maintenant de l’autre bord du lac, je suis sur le point de faire mon premier tour complet.
Je le fais comme une pro, bien que le rythme soit beaucoup plus lent que l’expert que j’ai vu plus tôt, puis je retourne au point de départ sur mes skis.
Les choses tournent seulement mal après quelques tours de piste, quand Thomas me fais signe d’essayer de zigzaguer derrière le bateau. Je comprends rapidement le truc mais ensuite mon assurance me joue des tours et je suis de nouveau à l’eau, la tête la première, émergeant débraillée et désorientée, mais avec le sourire. Un tour de piste plus tard, ma séance est finie et je pense déjà à réserver la prochaine.
Si vous visitez Jiva Hill entre mi-décembre et mi-mars, les passionnés peuvent s’initier au ski de fond et au ski alpin à la station des Monts Jura, à cinq minutes en voiture. « Les clients peuvent acheter des tickets à la réception pour 23€ et être sur les pentes en quelques minutes », dit François.
« Dans les grandes stations des Alpes, cela peut être quasiment impossible de réserver pour un week-end pendant la saison de ski puisque vous devez y rester pendant un minimum de nuits. Mais avec nous, vous pouvez décider de faire du ski le jeudi, repartir, et être sur les pentes le samedi. »
« De même, si vous voulez aller sur les pistes plus pentues, nous pouvons prendre des dispositions pour qu’un hélicoptère vous amène dans les Alpes, ce qui prend une demi heure. Et nous proposons une formule ‘Winter Extravaganza’ comprenant un entraîneur personnel, des massages et la pension complète. »
Jiva Hill propose également des installations pour des conférences afin d'accueillir jusqu’à 48 délégués.
Même si François Baltus-Languedoc aimerait développer ces installations, il explique que des permis de construire stricts sont nécessaires ce qui veut dire qu’il ne peut construire que sur des terrains qui sont exploités : l’expansion est donc limitée pour le moment.
Les voyageurs d’affaire représentent une grande proportion de la clientèle, mais il a remarqué que beaucoup d’entre eux reviennent pendant leur temps libre, ou prennent quelques jours s’ils vont à Genève.
Je comprends pourquoi : la paix qui règne à Jiva Hill est difficile à oublier, tout comme les cieux noirs la nuit, libérés des éclairages de la ville. Et avec le restaurant qui sert d’excellents plats de la région, il n’y aucune raison de quitter la station.
Tout ce dont vous devez vous soucier est de perfectionner votre technique en ski nautique.
INFORMATIONS PRATIQUES :
Jiva Hill Park Hotel et Spa, Route d’Harée, Crozet, France; tel +33 450 284 848; Site web : www.jivahill.com.
Les tarifs commencent à partir de 189€ pour une nuit un samedi en Avril. Une formule ski nautique coûte 396€ pour deux et inclut une nuit dans une chambre Deluxe et deux jours à la station, plus le petit-déjeuner, deux leçons/ tours de 15 minutes de ski nautique par personne, un moniteur et la location des équipements.
Air France, Easyjet et Swiss proposent des vols tous les jours pour Genève au départ de Paris Jiva Hill est situé à 10 minutes en voiture de l’aéroport.