On s’attendait à des résultats en nette amélioration pour Air France en 2013 et ils l’ont été! La compagnie tire enfin les premiers bénéfices de son plan Transform 2015 et de la refonte de ses offres.
Air France voit-elle enfin le bout du tunnel?
Air France affiche un résultat d’exploitation positif de 130 millions d’euros pour son exercice 2013 contre -366 millions l'an passé pour un EBIDTA de 1855 millions d’euros (1394 en 2012).
La hausse du résultat d'exploitation est due en grande partie à la réduction des coûts prévue dans le plan Transform 2015 qui a porté ses fruits.
La baisse des frais de personnel a permis d'amériorer le résultat d'exploitation de 466 millons et les cours plus modérés du pétrole ont également apporté 123 millions en sus.
Le résultat net retraité d’Air France reste cependant toujours négatif à -349 millions d’euros mais en nette amélioration par rapport à l’an passé (-696 millions).
» a déclaré Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM.
Le groupe n'a pas joué que sur la baisse des coûts...mais a investi pour l'avenir
Mais les chiffres les plus importants ne sont sans doute pas liés à cette réduction des coûts : la compagnie a aussi (et surtout) su investir pour l'avenir.
La rationalisation de son offre court, moyen courrier amorcée en 2012 (nouveaux sièges, tarifs et services) et la refonte de son offre régionale sous la marque étendard Hop! en 2013 va dans la bonne direction.
Le groupe Air France-KLM va même repasser même à l'offensive cet été sur le court/moyen-courrier avec une forte augmentation du plan de vols de sa filiale Transavia.
Enfin, Air France-KLM a tiré parti des partenariats initiés ces dernières années avec Delta (Joint-venture transtlantique, N°1 en RSKO sur l'Amérique du nord), les compagnies chinoises (position de N°2 en terme de RSKO en Asie) et Etihad.
La signature d'un accord avec GOL devrait offrir de belles opportunités au groupe au Brésil (voir https://www.businesstravel.fr/air-france-s-allie-avec-la-bresilienne-gol.html) .
«Je voudrais insister sur l'importance qu'ont nos partenariats» a affirmé Alexandre de Juniac qui a laissé entendre que celui avec Etihad pourrait se d'ailleurs se renforcer et que le point clé était un partage des revenus.
Air France-KLM envisage également un accord avec Jet Airways, la compagnie indienne dans laquelle Etihad a investi l'an passé.
La compagnie va également élargir sa société commune avec Kenya Airways en 2014 à 44 vols intercontinentaux hebdomadaires et en incluant 27 destinations en Afrique, soit au total un doublement du périmètre de la joint-venture (Air France-KLM détient 27% du capital de Kenya Airways).
Alors que les sociétés françaises souffrent de frais de personnel foncièrement plus importante que leurs concurrents européens et d'une rentabilité bien moindre du fait de frais et taxes variés (record OCDE de 45,3% de prélèvements obligatoires en France en 2012 contre 37,6% en Allemagne), force est de reconnaitre que la gestion d'Air France a été plutôt efficace en 2013, le secteur aérien étant très concurrentiel...
L'exercice 2013 laisse apparaitre un possible retour aux bénéfices en 2014, si Air France parvient à réduire les pertes de son activité cargo (-202 millions de pertes d'exploitation en 2013), à consolider ses positions face aux low-costs grâce à TRansavia et à continuer à augmenter ses recettes et baisser ses coûts sur le réseau court/moyen-courrier.
Autres chiffres:
Le chiffre d’affaires a atteint 25,520 milliards en 2013, en hausse de 0,4% avec une augmentation de 2,4% des revenus passagers à 20,112 milliards à taux de change constant.
La recette unitaire au Siège-Kilomètre Offert (RSKO) a enregistré une progression de 0,8% à change constant (-1,0% en courant). Le RSKO sur le moyen-courrier a réussi à progresser de 2,4% contre 0,6% pour le long-courrier.
Le coût unitaire au Siège-Kilomètre Offert (CSKO) a baissé de 1,8% à change constant (-3,3% en courant).
Le trafic long-courrier a augmenté de 2,5% pour des capacités en hausse de 2,4%.
Le coefficient d’occupation est resté stable (+0,1 point) à 85,7%.
En moyen-courrier, le trafic a augmenté de 1,7% malgré la réduction de 1,2% des capacités reflétant l’impact de Transform 2015.
Le coefficient d’occupation moyen-courrier a gagné 2,2 points à 76,8%.