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Transavia a de grandes ambitions en Europe

Comme Alexandre de Juniac nous l'avait confié en juin, Transavia veut s'imposer comme low-cost à l'échelle européenne…

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Air France devrait accuser une perte de 120 millions d'euros cette année pour son activité point à point a déclaré Frédéric Gagey, dans un entretien au Figaro.

Une somme élevée mais cependant deux fois moins importante qu'en 2012 du fait des nombreuses restructurations au sein du groupe avec la création de la marque étendard Hop! pour les vols régionaux et le développement de Transavia France. Cette dernière devrait d'ailleurs se diriger vers un vrai modèle low-cost à l'image de Transavia Hollande.

Lionel Guérin, actuel Président Directeur Général de HOP!, va par ailleurs être en charge de la définition détaillée et de la mise en place d'unenouvelle unité regroupant l'ensemble de l'activité Point à Point du Groupe Air France à compter du 8 septembre.

«La stratégie Point à Point du groupe Air France doit reposer sur un principe à la fois simple et clair : à chaque besoin du marché doit correspondre une offre commerciale spécifique et un modèle économique adapté, que ce soit en termes de coûts ou de revenus. Cette nouvelle organisation simplifiée permettra au groupe Air France d'être plus réactif et encore plus proche des attentes de ses client» a indiqué dernièrement Frédéric Gagey, président-directeur général d'Air France.

Mais surtout, le groupe Air France-KLM vise désormais l'Europe avec Transavia.

La direction a présenté le 4 septembre au CCE et au Conseil d'Administration le projet de création de la low-cost européenne Transavia Europe, avec des bases en dehors des Pays-Bas et de France.

La Tribune estime que ces bases pourraient être à Porto, Lisbonne et dans un aéroport allemand.

On a appris peu après que le Conseil d'Administration avait approuvé le projet de développement du groupe sur le marché loisir en Europe.

Alexandre de Juniac avait fait part à Business Traveller France en juin dernier de cette stratégie européenne (voir https://www.businesstravel.fr/transavia-bientot-une-vraie-low-cost-en-france.html) : «Transavia se concentre pour le moment sur le hub d’Orly mais nous allons faire d’autres annonces en septembre, notamment sur l’Europe» nous avait-il confié.

La compagnie recruterait à cet effet du personnel local avec des contrats locaux : ces première bases pourraient être créées dès l'été 2015.

En se développant en Europe, Air France-KLM vise avant tout à se positionner face aux mastodontes du marché low-cost comme Ryanair, Easyjet et Vueling (qui appartient désormais à British Airways).

Transavia France et Hollande n'offrent actuellement pas assez de destinations en Europe et dans les gros marchés émetteurs comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et les pays nordiques…

En s'implantant en dehors de France et d'Hollande, Air France fait coup double : en cas d'échec dans les négociations avec les syndicats français, la compagnie peut choisir de délocaliser l'activité et de développer l'emploi et des bases locales dans d'autres pays où les coûts de main d'oeuvre sont moins élevés qu'en France. Une option qui peut peser dans les négociations avec les syndicats de pilotes français qui ont lieu actuellement…

Mais surtout Air France-KLM a besoin d'une marque low-cost forte en Europe alors qu'aujourd'hui Transavia est surtout connue en France et aux Pays-Bas.

Ses concurrents ont réagi dernièrement sur le marché low-cost particulièrement British Airways qui s'est emparée de Vueling, le troisième acteur low-cost européen.

Lufthansa a choisi de développer de son côté de développer Germanwings au départ de ses hubs allemands hormis Francfort: en France elle vient d'ailleurs de reprendre en août 2014 les vols Paris-Berlin auparavant opérés par Lufthansa.

Hormis cet effet d'annonce, le développement de Transavia Europe, s'il se fait, demandera du temps  au contraire du rachat de Vueling par BA qui a été très rapide.

Mais il permettra sans doute à la compagnie franco-hollandaise de voir l'avenir plus sereinement et de ne plus comptabiliser l'activité court/moyen-courrier comme un foyer de perte.

Au temps d'Air Inter, l'activité court-courrier était l'une des plus rentables du groupe mais l'essor du marché low-cost a tout chamboulé.

Aujourd'hui les grandes compagnies low-costs affichent des taux de rentabilité parmi les plus élevés du secteur et finalement les grandes compagnies comme Air France-KLM ont fini par réagir.

Mieux vaut tard que jamais, d'autant qu'Air France a fait de bons choix stratégiques ces derniers mois sous la direction d'Alexandre de Juniac en améliorant son image via une montée en gamme de ses services au sol et en cabine, en se renforçant sur des marchés à forte rentabilité comme la maintenance et en ayant la courage de restructurer ses activités court et moyen-courriers.