Simon de Pury est commissaire-priseur international, conseiller, marchand d'art, conservateur, photographe et DJ. La prochaine série de ventes aux enchères de Simon avec sa plateforme en ligne de PURY débute chaque mois à partir de juillet.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le monde de la vente aux enchères ?
Lorsque j’ai réalisé que mon premier rêve de devenir un artiste majeur n’était pas réaliste, mon prochain plus grand rêve a été de débuter une carrière sur le marché de l’art. Sotheby’s était la maison numéro un incontestée dans le domaine et la possibilité de voir quotidiennement des œuvres d’art majeures en a fait un choix irrésistible.
Quelle est la secret pour gérer une collection de haut niveau ?
Votre principale responsabilité est d’assurer du bon entretien et de la garde de la collection. Il faut alors assurer son accès aux meilleurs experts et historiens de l’art. Même les collections les plus importantes peuvent être oubliées si vous ne les animez pas avec des expositions temporaires et des échanges avec d’autres institutions culturelles.
En tant que conservateur de la collection Thyssen-Bornemisza, j'ai eu le privilège de travailler pour son propriétaire, le baron H H Thyssen-Bornemisza, qui m'a donné le feu vert pour développer constamment de nouveaux projets et initiatives.
Vous appréciez l’aspect performance d’une vente aux enchères ?
Les enchères peuvent durer plusieurs heures et il est donc préférable de divertir votre public plutôt que de l’endormir. En tant que commissaire-priseur, vous vous efforcez d’obtenir le prix le plus élevé possible pour le compte du vendeur. J'ai commencé à organiser des ventes aux enchères pour vaincre ma timidité naturelle. Avant chaque vente aux enchères, je suis nerveux. Une fois sur le podium, le Dr Jekyll devient Mr Hyde et je m'amuse.
Comment la technologie et le monde en ligne ont-ils changé le marché ?
Le marché de l’art a d’abord réussi à défendre le statu quo et à résister aux changements que la révolution technologique a apportés à la plupart des autres marchés. La pandémie a finalement contraint le monde de l’art à s’adapter et, en deux ans et demi de Covid, il a fait plus de progrès grâce à la technologie qu’au cours des deux décennies précédentes.
Quelle œuvre d’art a laissé une impression durable ?
C’est une liste qui pourrait être assez longue. Mais je choisirai les fresques de Piero della Francesca dans la chapelle Bacci à Arezzo. Quand j'avais 12 ans, ma mère m'a emmené en voyage à Florence, Sienne et Arezzo. Avec le recul, cela a réveillé ma passion pour l’art.
Quel est l’article le plus cher que vous ayez vendu ?
Une œuvre tahitienne de Paul Gauguin au prix de 210 millions de dollars.
Quel est l’objet le plus rare que vous possédez ?
Une sculpture sur bois du sud de l'Allemagne représentant la Vierge Marie tenant l'enfant Jésus et tapant du pied sur un dragon. Je l'ai acheté lors d'une nuit arrosée dans les années 1980, lorsqu'un antiquaire m'a ouvert sa boutique à 3 heures du matin.
Quelle est l’importance de la philanthropie dans votre travail ?
Cela prend une partie importante de mon temps. J'ai collecté des centaines de millions de dollars pour diverses œuvres caritatives à travers le monde.
Quel est votre artiste préféré ?
La liste est longue. Pablo Picasso, qui est une figure marquante non seulement de l'art du XXe siècle mais de l'histoire de l'art en général.
Quelle est votre galerie préférée à l’étranger ?
La Neue Galerie à New York, fondée par Ronald Lauder.
Quelle a été votre expérience de voyage la plus enrichissante ?
Peut-être mon dernier voyage qui m'a emmené en Cappadoce en Turquie. Ce fut une expérience totalement magique et spirituelle.
Et le plus difficile ?
Mes trois voyages au Mali comptent sans aucun doute parmi les voyages les plus passionnants que j'ai jamais entrepris. Notre petit bateau sur le fleuve Niger au Mali a pris feu à un endroit infesté de crocodiles. Je remercie ma bonne étoile d'y avoir survécu.
Quelle est votre destination de rêve ?
Le Pérou et le Machu Picchu en particulier.
Quel est votre choix en matière de divertissement à bord ?
Des films. Le seul endroit où je peux voir des films récents est à bord.
Quel est votre gadget de voyage indispensable ?
Une paire de bonnes baskets qui me permettent de marcher des heures.
Crédit Photo : Pmonetta.