Johnny Hallyday a apporté un parfum d’Amérique en France. Il résidera pour toujours aux Amériques mais dans une île française…
Johnny Hallyday a été le symbole de la période des yéyés en France. Une période d’après-guerre où l’Amérique était le symbole de la victoire, de la liberté. Il a aimé cette Amérique au point d’acheter une villa à Los Angeles mais aussi à Saint Barthélemy, une poussière de France en Amérique.
Je vous parle de Johnny Hallyday ici car il a été l’idole de l’un de mes meilleurs amis d’enfance. Un très bon musicien qui a donné sa vie à la musique. Il admirait Johnny, le vénérait si bien qu’il a cherché à lui ressembler.
Comme toutes les idoles Johnny Hallyday a marqué les esprits. Nous avions publié il y a quelques années une série d’articles sur le Blues (sur la route du Blues, De Memphis à Jackson, De Natchez à Clarksdakle).
Non par désir de plaire aux communicants (les Etats-Unis étant un important marché publicitaire) mais parce que le Delta du Blues est fascinant. C’est au sein d’un triangle en forme de Sigma au nord-ouest de l'État du Mississippi, entre Vicksburg et Memphis que que le Blues est né, pour donner naissance quelques années plus tard au rock.
Notre journaliste chanteur avait eu la chance de rencontrer et de chanter avec BB King qui est mort depuis. Le blues est né des complaintes des esclaves africains déracinés aux Etats-Unis sans repères, qui chantaient leur mélancolie.
Suite à ce reportage nous avions reçu une invitation de Claude Lelouch pour participer au repas de fin de tournage de Salaud on t’aime.
Cela nous paraissait indécent en tant que magazine de voyage de nous confronter à des people, des gens qui ont réussi comme Johnny Hallyday mais aussi Eddy Mitchell ou d'autres…A bien y regarder c'était de la pudeur mal placée!
Ce qui caractérise Johnny Hallyday c’était sans doute sa soif de liberté, une valeur en perte de vitesse aujourd’hui mais aussi sa fidélité aux valeurs de ses débuts : le rock, les grands espaces, la musique, l’Amérique.
Les voyages s’apparentent à la musique dans le sens qu’ils sont une porte ouverte sur le monde, une envie d’échapper à la morosité de la vie quotidienne.
A ceux qui pensent que l’argent fait tout, souvenez-vous de vos meilleurs moments : sont-ils liés à l’argent, aux choses matérielles?
Un musicien ou un chanteur vous dira que ce qui compte ce sont les sensations: le vent qui souffle dans les cheveux, la douceur d’un visage, le sourire d'un enfant, l’émotion que l’on peut ressentir en percevant l’accueil d’une chanson, la force d’une mélodie…
Johnny Hallyday comme tous les chanteurs a connu sans doute ces émotions...
La vie est un long voyage et la mort est sans doute le voyage le plus accompli, celui qui ouvre la porte à un autre univers mais qui justifie aussi une vie.
Johnny Hallyday pourra remercier ceux qui l’ont sublimé dans ce voyage terrestre, comme Michel Berger ou Jean Jacques Goldman.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille et ces deux auteurs ont permis au chanteur de sortir de l’eau après une longue traversée du désert. Loin de nous l’idée de récupérer la mort du chanteur comme ces politiciens de droite ou de gauche (ce qui divise affaiblit).
Nous voulions juste rendre hommage à un ami qui était fan de Johnny Hallyday, qui a voulu vivre une vie de la balle, avec ses avantages et ses nombreux inconvénients (vie de famille difficile, exposition publique, critiques incessantes...).
A ceux qui se demandent comme Michel Polnareff, pourquoi Johnny Hallyday a voulu passer le reste de ses jours à Saint Barthélemy, nous avons une petite idée.
Saint Barthélemy est une île française mais située en Amérique : sans le vouloir, Johnny Hallyday a réuni ses deux amours, l’Amérique et la France...pour l’éternité!
N.B : Michel Berger a écrit l'une des plus belles chansons à Johnny Hallyday, l'Envie que nous conseillons de lire aux enfants.
«On m'a trop donné bien avant l'envie, J'ai oublié les rêves et les "merci", Toutes ces choses qui avaient un prix, Qui font l'envie de vivre et le désir, Et le plaisir aussi, Qu'on me donne l'envie ! »
N.B 2: cet article est dédié à un très bon ami chanteur (vivant heureusement) et à un journaliste, Thierry Outrebon, compagnon de voyage qui est mort l'an passé.